MANON FATTAL

Autrice et metteuse en scène, Manon Fattal rencontre une première fois le théâtre à Auxerre. Elle le retrouve par hasard au lycée accompagnée par ses enseignants Jean-Marc Pidoux et Thierry Simon. De cette période née l’esquisse d’une pièce qui deviendra sa première création au plateau Dîtes-nous où nous enraciner ? Cette envie d’écrire pour le théâtre lui vient d’un bouleversement, une pièce : Des Roses et du Jasmin d’Adel Akim. L’histoire de trois générations qui traversent le conflit Israëlo-Palestinien à travers trois périodes distinctes. Issue d’un métissage franco-libanais, il devient évident pour elle de raconter son histoire familiale qui s’inscrit dans les lignes de l’Histoire et des nombreux autres récits d’exils.
Elle réalise des études dans le champ théâtral jusqu’à l’obtention d’un Master en Approches critiques des Arts de la scène. Poursuivie tout au long de ses études par les récits des oubliés, des exilés et des ignorés, elle réalise un mémoire sur l’Autofiction dans les œuvres théâtrales de Wajdi Mouawad, venant notamment questionner les stigmates et les blessures portées par les immigrés de force. Habitée par des révoltes jusqu’ici plutôt silencieuses et intérieures, elle cofonde la compagnie Nourhizomes pour donner corps et voix à celleux que l’on ignore. Manon considère le geste de l’écriture comme une urgence, elle souhaite porter au plateau, la force des invisibilisés, leur détresse et leur puissance face à ce que l’on qualifierait d'innommable. Elle s’intéresse donc à l’approche plutôt documentaire du théâtre tout en cultivant une part de poésie constante dans ses écrits. Toujours dans cette démarche d’approcher celleux qu’on ignore trop souvent, elle intègre le collectif Les Franges Électriques, fondé par Cécile afin de créer des pièces radiophoniques et de toucher un plus large public. Elle s’inscrit dans un cycle d’apprentissage constant auprès des autres, et c’est peut-être ce qui l’anime le plus : le faire ensemble.