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ON PARLE DE NOUS

A propos de La Forêt où j'ai pied

Article de Zone Créative, 2024

 

Le passé et le présent se mêlent​ ​dans La forêt où j’ai pied. Dans l’Avant (interprété par Mathilde Toussaint), on rencontre une jeune femme pleine d’angoisse, victime de pression de la part de sa famille et plus largement de la société. Son non-désir de maternité est confronté au désir plus fort d’un homme qui en décide autrement. À la suite de cet événement traumatique, elle décide de rejoindre la forêt, de disparaître pour mieux ressusciter. Là commence l’Après (interprété par Cécile Dubout), une vie dont seule elle peut décider de la trajectoire.

À l’origine de cette pièce, on retrouve Manon Fattal, cofondatrice de la compagnie Nourhizomes et étudiante dans le Master Approche Critique des Arts de la Scène à l’Université de Strasbourg. Elle aborde à travers ses textes les questions d’identité, d’exil et de traumatisme générationnel. Le projet a été mené en grande partie en non-mixité, ce qui a offert aux comédiennes et metteuses en scène un espace de réflexion autour des questions des violences sexuelles et de maternité. Malgré les thèmes très sombres qu’elle aborde, la pièce est pleine de poésie. Les scènes ont été pensées comme des tableaux au sein desquels on retrouve des inspirations de l’expressionnisme allemand, mais aussi des représentations religieuses de la Renaissance. La figure de la Pietà permet notamment une réflexion sur l’immaculée conception et le désir de maternité, ou plutôt sur son non désir, car c’est bien de ce sujet souvent tabou dont il est question dans la pièce.

Interview réalisée par La POKOP Strasbourg,

Le 21 mars 2024

A propos de Stefan Schulz

Interview réalisée par La POKOP Strasbourg,

Le 23 mars 2023

Critique de Delphine Edy, Traductrice, critique, germaniste et professeure à l'Université

C'est le début d'une belle aventure de théâtre auquel nous avons assisté hier à la @lapokop.stras avec "Stefan Schulz vol. 1 et 2" de la @cie.nourhizomes, lauréate régionale du concours des Crous qui vise à présent la finale nationale!

Une jeune Cie portée par sa dir. artistique Manon Fattal qui signe textes et mise en scène, merveilleusement bien accompagnée sur ce projet par @quentinbrucker.comedien qui l'assiste à la m.e.s et, sur le plateau @toussaint.mathi (Sonia), #antoniomaika (Madih), @emma.geitner (la psy), @quentinbrucker.comedien (le mari muet) et #marceauoppermann et #maximeclerc (les croque-morts).

Quand on est jeunes comme iels le sont, cela peut apparaître comme une gageure de choisir de parler du monde des Ehpad, de la maltraitance, de la culpabilité, de l'absence, des fantômes qui hantent ces lieux de fin de vie... Et pourtant, leur grande humilité, leur générosité au plateau et leur maturité leur permet de nous offrir une partition très juste, des lignes dramaturgiques nettes, claires, sans fioritures, donnant accès sans filtre aux situations et aux sentiments de ces soignant.e.s rattrapé.e.s par le fantôme de la chambre 43, du résident Stefan Schulz.

Dans un diptyque qui plairait à @pascalrambert, Sonia nous livre d'abord sa souffrance, sa faiblesse, son épuisement, son mal-amour qui - grâce à sa psy - se muent petit à petit en une prise de conscience et une forme de libération. @toussaint.mathi est bouleversante de justesse (le public ne s'y est pas trompé). Puis, Madih prend la parole aux obsèques de S. Lui, le médecin étranger qui n'a pas le droit d'exercer en France, travaille comme aide-soignant. Il l'a aimé Stefan, lavé, écouté, soigné, fantôme du père inconnu et présence spectrale de la mère restée au pays. Le voilà à nouveau face au deuil, aux fantômes, encore.

Dans une scénographie épurée, aux lumières intimes, les corps sont pleinement engagés pour dire l'inimaginable. Voilà de jeunes artistes qui savent que le théâtre n'a pas besoin d'artifices pour être théâtre de la communauté. Iels nous ont enchanté.e.s et on leur souhaite ✊ et succès! 👏 🔥

 

Article de Zone Créative, 2023

Point de départ de ce diptyque, et triptyque en devenir, le décès de Stefan Schulz, un résident d’EHPAD, suscite plusieurs réactions émues au sein du personnel. Mort dans l’indignité, suite à des maltraitances répétées, il fait s’interroger Sonia, puis Madih, deux aide-soignants, sur les défaillances du système de santé, leur rapport au patient et leurs propres négligences. Comment en vient-on à délaisser une personne pour qui on éprouve pourtant de la tendresse ?

 

Nourhizomes a été cofondée par la dramaturge Manon Fattal, sa sœur Marie, responsable administrative et Jeanne Arnold, chargée de production et de diffusion. La compagnie réunit également les comédiens Antonio Maïka (Madih), Mathilde Toussaint (Sonia), Emma Geitner (Dr. Hélène), Marceau Oppermann, Maxime Clerc, Quentin Brucker. Fille d’une famille franco-libanaise, dont le côté paternel a connu l’exil, Manon écrit sur les questions d’identités et de traumatismes générationnels. Rédigée en une nuit, dans un sentiment d’urgence, Stefan Schulz fait écho à son enfance, lorsque son père était directeur de maison de retraite. Incisive, mais sans jugement vis-à-vis des soignants, la pièce alerte sur cette perte de sens, pourtant essentiel au métier, tout en invitant à une reconnexion apaisée avec nos aïeux. Bouleversant.


 

Tweet de Philippe Lasnon, Bibliothécaire

Une soirée époustouflante ! Le texte de la jeune autrice #manonfattal est puissant, inspiré, bluffant. Il met en lumière le rapport que nous avons dans nos sociétés avec la vieillesse et la fin de vie. #manonfattal une voix qui compte et une autrice à suivre. Attention talent !


 

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